« Cher Abel, j’attendais de tes nouvelles avec impatience. Ici tout va bien, mon père et ton frère nous aident au champ, et le François participe beaucoup. On a eu la visite des gendarmes pour nous annoncer le décès de Jacques, je les ai reçu, et j’ai été forte. J’ai dit aux gamins qu’ils étaient là pour une histoire de vol de lapins dans le voisinage. Mais je ne pourrai pas leurs mentir longtemps, ils sont malins ! J’ai eu une lettre de Denis qui me dit qu’il se porte bien. Ils sont encore en Belgique, je sais pas où. Il me demande des nouvelles de tout le monde et de ses frères, je vais lui dire que tout va bien pour l’instant… Je devrais toucher la pension prochainement pour Jacques. Par contre pour Louis, il est porté disparu apparemment, si j’ai bien compris les gendarmes. Donc pas encore déclaré mort… Ça me fend le cœur tout ça. Peut-être que le Lieutenant s’est trompé, que Louis a été fait prisonnier. Enfin on peut toujours espérer…
Je t’embrasse tendrement, ta Radegonde ».
Abel fut ébranlé par cette lettre, aussitôt répondit à son épouse :
« Ma chère Radegonde, que je suis fier d’être ton mari. Je m’en vais sur Paris prochainement et rejoindre mon régiment un peu plus au nord, je ne sais où. Dès que je serai arrivé, je t’écrirai pour te donner de mes nouvelles. Tu te rends compte ! J’vais voir la tour Eiffel ! Tendres baisers, Abel. »
Il posta la lettre, et monta dans le train qui l’emmenait quelque part, plus au Nord…
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